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Les voyages d'Ouralie
25 juillet 2016

Le Versailles de Pierre

Quelques années après la naissance de sa ville, Pierre le Grand eut envie d'une résidence hors les murs, mais pas trop loin, qui évoquerait le Versailles du Roi Soleil (mais sans trop de soleil, on le verra!) - Le site choisi se situe au bord du golfe de Finlande, dans un lieu très boisé doté d'une importante déclivité.

L'idée était de profiter de cette pente naturelle pour y faire dévaler une cascade entourée de statues, agrémentée de jeux d'eaux,qui rejoindraient la mer Baltique par un grand canal artificiel. Ces eaux ont été capturées dans les montagnes environnantes, d'autres fontaines ludiques ont été créées dans le parc inférieur, un peu partout.

Adaptée                                                                DSCN0156

Le Palais, lui, domine le tout de sa façade classique, encadrée de deux pavillons baroques inspirés de l'Orient aux toitures dorées. Le premier architecte en fut le français Jean-Baptiste Leblond, suivi, sous Elisabeth 1er, de l'italien Rastrelli, qui ajouta un étage et deux ailes, et refit l'intérieur dans un style plus baroque, avec force moulures et dorures.

Ne soyez pas déçus, le palais que vous voyons aujourd'hui est une fidèle reconstitution, suite aux destructions de la dernière guerre, mais on l'oublie assez vite. Attention, si le palais se visite toute l'année, les fontaines ne fonctionnent que de mai à septembre.

Ce site, à une quarantaine de kilomètres de Saint Petersbourg, est une destination très prisée des touristes, et même des russes, par son attrait bucolique et marin, mais aussi culturel, c'est donc avec enthousiasme que j'embarquai un beau matin sur le quai de la Néva, en face de l'Amirauté.

J'avais choisi le moyen le plus romantique de me rendre à Peterhof, par un hydroglisseur (navette toutes les trente minutes) qui débarquait directement dans le parc, comme aux temps des fêtes impériales. Le temps semblait beau, mais la lumière un peu louche aurait dû m'alerter pour la suite. Je ne serai pas la seule à m'être laissée surprendre : le bateau était complet, les retardataires devraient prendre le suivant. Nous avons voyagé en musique, je fredonnais sur la bande son de "la Vie en rose", parmi les romances locales. Quittant rapidement les palais de la ville, nous avons longé les installations portuaires, énormes et fascinantes, avant de rallier le golfe de la Baltique.

DSCN0115                    sur le bateau    

DSCN0121 Rapidement de sombres nuages s'amoncèlent au large ...

Et c'est sous une pluie battante que nous débarquons, aussitôt canalisés et bloqués au niveau des caisses et des tourniquets de sécurité.

Les plus prévoyants enfilaient leur K.Way et ouvraient leur parapluie, moi je n'avais qu'un petit imper et un foulard de coton léger, le temps de passer à la caisse - très compliquées, des dizaines de tarifs uniquement en russe - et j'étais déjà trempée.

Je partis me mettre à l'abri sous le couvert des arbres du parc, fréquenté par des corbeaux à  col gris et des oiseaux de mer, espérant que ce ne serait qu'une averse.

le corbeau de peterhof

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Le long du canal, les échoppes de souvenirs font des affaires en vendant leurs ponchos de plastique vert, bleu ou rose, qui transforment en troll les nombreux touristes qui succombent, moi je ne mettrais jamais ça! Et tous mes parapluies se retournent, alors je n'en achète plus depuis longtemps.

Les gouttes d'eau s'accumulent sur mon objectif, mais comment ne pas apprécier cette balade sous la pluie, dans une atmosphère saturée de senteurs marines ou balsamiques, le long des chemins forestiers d'où surgissent statues et fontaines, pavillons de plaisance, de chasse, et aussi quelques écureuils roux.

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DSCN0151Le Palais compte plusieurs annexes, et chacune se visite séparément d'où la complexité des tarifs, j'ai d'ailleurs renoncé à visiter le Palais lui-même, l'intérieur de l'Ermitage ne pouvait que lui être supérieur. De plus, la pluie incitait les gens à se réfugier à l'intérieur et la visite serait encombrée, j'ai préféré les eaux dans tous leurs états, me réfugiant parfois sous un péristyle providentiel, par exemple celui du pavillon de Marly.

Autour de la  grande cascade, j'ai cependant pu prendre quelques photos un peu brouillées par la pluie, qui faisait briller davantage l'or des statues de Neptune et de Diane, et d'autres divinités et figures animalières, telles des lions tutélaires et des grenouilles cracheuses d'eau.

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Cela faisait trois heures que je prenais ce bain de nature, et la pluie ne cessait toujours pas, obstinée. Il était temps de songer au retour, qui ne se ferait pas en bateau : pour une obscure raison, la caissière m'avait refusé un aller et retour -  peut être parce que je n'avais pas su préciser l'heure de mon retour ? - et vu le mauvais temps autant prendre un moyen de transport plus simple et plus démocratique : le minibus et le métro.

Seulement voilà, où se trouvait ce minibus ? Logiquement au delà du Palais, dans la partie haute, puisque je n'avais pas vu d'arrêt de bus vers le débarcadère. Enfin une employée me comprit et s'écria que la "vatrouchka" se prenait en effet après la sortie de la partie haute, au-delà du tourniquet.

Je n'étais pas rassurée en passant les caisses, qui donnaient sur une  longue allée ; mais je vis passer un bus et des voitures sur une route qui lui était perpendiculaire, j'étais sauvée, le Routard ferait le reste!

En effet, le K404 m'attendait à l'arrêt. La lettre K devant un numéro signifie qu'il s'agit d'un minibus, qui double le vrai bus dans son trajet. il y a une vingtaine de places assises et l'ambiance est assez sympathique. Je me souviens d'un groupe de femmes russes extraverties qui jacassaient et riaient à l'arrière, assises en rond aux places du fond. Des grands écriteaux indiquaient la destination, principalement des stations de métro. Je décidai d'aller jusqu'au terminus de la Gare de la Baltique. Le prix du trajet est de 70 roubles, autant dire rien.

Le trajet fut long, presque trois quarts d'heure, sur une de ces avenues rectilignes et sans fin, comme celle qui conduit à l'aéroport;en temps normal, j'aurai vu  défiler la banlieue pétersbourgeoise, mais les gouttes de pluie et la buée m'en empêchèrent.

Enfin je gagnais la ligne 1 du métro, la plus belle, le Routard avait dit vrai là encore, et j'ai "fait du métro" avant de regagner le centre ville :

 

DSCN0433  Le palais du peuple après le palais des tsars

station Pushkina Station Poutchkine

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DSCN0434 Un style Art nouveau

DSCN0427 Travailleuses soviétiques gravées dans le marbre

Le métro est creusé très profond sous la Néva et les marécages qui l'entouraient, justement à cause d'eux. D'ailleurs les plus grands bâtiments sont construits sur pilotis, ce qu'on a du mal à imaginer...

Certains s'étonneront que je me sois privée de la visite des différents sites du Palais : c'est que l'habitude russe de faire payer  petit à petit pour chaque chose (tout pareil dans les épiceries de quartier, et sur l'ile Petrograd), me dérange, je préfère ne pas avoir à faire un choix et payer un forfait l'esprit tranquille.

Mais attention, les tarifs annoncés dans le Routard, édition 2016 pourtant, ne sont pas fiables, et les prix sont tous supérieurs dans tous les domaines, pour pallier sans doute à la baisse du rouble? Mais tout reste bon marché, c'est juste que la monnaie est trompeuse : par exemple, mille roubles font à peine 14 euros.

 

 

 

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