Hier, je suis partie du matin pour prendre le bus 207, basé à la gare routière, place d’Espagne, en direction de Sesimbra.

La station de métro se trouvant juste sur ma ligne, la ligne « Azul » ce fut l’affaire d’une demie heure pour la rejoindre, y compris l’approche à pied de Santa Apolonia, qui me prend bien dix minutes depuis mon petit quartier perché.

Les horaires du car correspondaient à ceux du site, ce qui m’émerveille toujours : les bus, eux, contrairement aux avions, sont toujours à l’heure.

7 euros et quelques pour l’aller et retour, soit 80 km et chaque fois trois quart d’heure de route.

Plaisir de se laisser conduire dans ce grand bus climatisé, et loin d’être plein.

La traversée du pont du 25 avril est un must, la circulation est fluide, elle sera trop courte ! A droite où j’avais pris soin de me placer, l’océan, avec à l’avant poste la petite tour de Belem, qui semble de loin si fragile, et à gauche, le port et la ville de Lisbonne. Les eaux bleues du Tage tranchent sur le rouge San Francisco de l’ouvrage d’art.

On traverse ensuite une campagne grillée par l’été, puis une grande forêt de résineux très verts : cela me rappelle la dernière fois que j’avais pris un bus de ligne, pour aller de Vilnius à Riga en 2009. Derrière ces forêts, c’était la Baltique, ici c’est l’Atlantique, j’étais heureuse alors, je le suis moins aujourd’hui.

On traverse Santana, une petite ville, puis au bout de nombreux lacets, voici Sesimbra, dont toutes les ruelles dévalent vers l’océan, doublement surveillée par un château fort élevé par les Maures, et une citadelle plus récente, qui s’avance au milieu des plages. Reminiscence monténégrine ...

La température de midi avoisine les trente degrés, ce qui ne me convient guère .. et puis quoi, il n’y a pas grand chose à voir ici, ni à faire, juste des jolies petites rues et des façades pittoresques. Et la plage, mais cette fois je n’ai pris ni maillot ni serviette !

Alors comme j’ai une petite faim, je me décide à aller dans un restaurant de poisson avec service à table et tout et tout.

Manger seule au restaurant est une épreuve que je m’impose ici en désespoir de cause, mais je ne vais pas m’en plaindre ! Un prétexte pour attendre à l’ombre des parasols, patiemment, que l’on serve ma commande : une dorade « con batatas », une « pequena salata », et une bière pression « imperial » -mais qui désigne 33 cl, pas la pinte à l’allemande !-

On m’apporte une corbeille de pain, avec du beurre et du paté de sardines en barquettes : je n’aurais pas du accepter, car c’est en supplément et on vous le met d’office sur la table, comme dans de nombreux pays, mais j’oublie toujours !

J’observe les gens autour de moi, exercice qu’on a le privilège de faire quand on est seul : tout le monde est en couple, ou en famille, sauf un monsieur obèse avec une canne qui semble être un habitué.

Je passe comme tout le monde presque deux heures à déjeuner, y compris l’attente bien entendu, j’avais oublié le gout d’un vrai poisson avec tête et arêtes, coupé en deux dans le sens de la longueur, dont je lève les filets délicatement. Les pommes de terre sont fondantes et la salade de tomates bien relevée de frisée, d’oignons et de poivrons mi cuits.

Il est déjà presque l’heure du premier bus de retour, je ne m’attarderai pas ici ! je crois que je préfère la ville et ses coins d’ombre .. j'en suis meme sure!

J’irai ensuite boire un café au musée Calouste Gulbenkian, sur la terrasse en planches qui donne sur le parc, il est juste à coté de la place d’Espagne, et j’y passe un délicieux petit moment en me promettant de revenir pour le revisiter, ainsi que le parc paysager et animé pour l’été de nouvelles attractions.

Escapade à Sesimbra

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