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Les voyages d'Ouralie
9 mai 2015

Budapest, à l'est, toutes!

Pour mes tous premiers voyages, j'avais tapé fort, alors que la logistique n'était pas vraiment au point et qu’entraîner deux adolescentes dans de telles galères n 'était pas de tout repos !

On était à l'époque de Gorbatchev et de sa glastnost, j'étais encore à gauche,fascinée par cette évolution prometteuse, mais attirée surtout par la magie slave et l'interdit du rideau de fer.

De l'Autriche (poussée alors par ma découverte du Mozart des opéras) il m'avait fallu aller à Prague (première de Don Giovanni en octobre 1787) ce qui ne fut déjà pas une mince affaire, il faudra que je raconte ce premier voyage d'ailleurs, si différent de celui de 2011, autrement plus bourgeois !

 Cette fois Budapest était l'objectif, rien à voir avec Mozart, mais l'occasion de repasser par Salzbourg et de terminer le circuit par Venise, via la merveilleuse province autrichienne de la Carinthie.

Budapest était de toutes façons à l'Est, avec en prime une touche orientale et tzigane.

 Malgré les quelques 2 500 km qui nous séparaient de la capitale hongroise, nous nous lançâmes en juillet 1987, avec une 4L chargée d'une tente quatre places et de divers équipements nécessaires à notre petit confort. Sans réservation bien sur, internet n'existait pas et la destination semblait peu courue des touristes, nous verrions sur place ..

J'ai du mal à me souvenir des étapes, je n'avais pas le temps à cette époque de tenir un carnet de voyage, et j'économisais la pellicule argentique de mes deux petits appareils à quatre sous. Et nous avons pris si souvent cette route entre 1980 et 1989 que tout finit par se confondre.

 Sans doute le camping magnifique de Feldkirch, à la frontière entre la Suisse et l'Autriche, très apprécié de mes filles pour sa grande piscine entourée de sapins, et ses pains délicieux livrés le matin, puis directement celui de Norsam, dans la banlieue de Salzbourg, après avoir passé l'angoissant tunnel du Vorarlberg (18 km) .. Norsam et ses emplacements délimités par des haies, sa petite piscine, et une journée entière pour revisiter Salzbourg et ses charmes baroques, avant le grand saut vers l'inconnu.

Le passage de la frontière, où il n'y avait pas grand monde : on avait du prendre des visas, avec les passeports, une toute autre époque en effet ! - puis la plaine hongroise interminable – on avait fait l'impasse sur Vienne une fois de plus car il pleuvait et monter la tente sous la pluie, non ..

On avait dormi dans une auberge de campagne, une chambre à trois lits, spacieuse mais dont l'absence de volets et de stores (chose habituelle à l'est!) nous avait tirées du sommeil dès l'aube. Impossible de me souvenir du petit déjeuner, dommage ..

Ensuite nous avons roulé toute la journée vers Budapest, et je crois que j'avais déjà choisi le camping sur les documents envoyés par l'agence d'état Tourinform. C'est seulement avec ses dépliants, assez bien faits, et une grande carte d'Europe que j'avais préparé notre périple.

J'avais choisi le camping Hars-Hegy, car plusieurs bus le reliaient au centre ville. Nous fumes séduites par ses ombrages, son petit restaurant, mais beaucoup moins par les sanitaires, souvent bouchés et dont les douches ne comportaient pas de portes ni d'eau chaude ! Mes filles passèrent une bonne semaine sans vouloir se laver !

Ce camping « de luxe » proposait aussi des bungalow sur pilotis, avec juste de quoi dormir mais sans avoir à monter la tente, qui nous fit très envie, mais tous étaient occupés.

Le temps était magnifique et nous découvrîmes avec bonheur toute la ville, en réalité « les » villes, car Pest et Buda sont très différentes.

Buda c'est le berceau historique de la ville, situé sur une colline qui domine le Danube. Depuis les remparts du Château, on a un superbe panorama sur Pest, son Parlement, et la ville «  moderne »qui s'est développée surtout à partir du 19ème siècle

 

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Le Château des rois de Hongrie, d'un pur style classique, est transformé en musée d'art et d'histoire, et ressemble beaucoup à celui de Prague.

 

 

 

En guise de souvenir, j'y ai acheté trois posters « soviétisants » que j'ai encore aujourd’hui protégés par de grands cadres ensuite achetés chez Ikea.

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C'était la mode des pin's et mes filles et moi avons craqué pour des modèles à la gloire de l’URSS, qui serait très recherchés par des collectionneurs !

 

 

 

 Mais Buda c'est aussi la cathédrale St Mathias, de style gothique, et dont les clochers de tuiles vernissées se reflètent dans les vitres fumées d'un grand Hilton voisin, ce fut une de mes premières réussites photographiques !

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st mathiasNous y avons écouté une messe chantée magnifique, avec des morceaux de Liszt lui même, que j'ai enregistrés en douce sur mon petit magnétophone !

Des rues silencieuses aux maisons jaunes, quelques rares voitures rouges et jaunes, vertes, ou bleues, garées le long des trottoirs, une jolie promenade des remparts autour du Bastion des Pêcheurs, avec des brodeuses vendant leurs blouses folkloriques pour un prix dérisoire. J'en ai bien sur acheté une, que je n'ai jamais eu l'occasion de porter d'ailleurs !

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 Pest est très différente, et ressemble à une ville occidentale avec cette touche orientale donnée par une occupation turque au 15ème siècle ; si Buda est une ville musée, Pest est très commerçante, animée, traversée par des quantités de trams jaunes, et la gare principale est l'oeuvre de Gustave Eiffel.

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On y sent cet esprit si attirant nommé « Mittel Europa », un mélange d'art de vivre et de penser, une certaine nonchalance un peu décadente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mes filles y retrouvaient le sourire, fascinées par l'animation et les petits prix pratiqués dans les grands magasins ! (j'y ai acheté une petite marmite émaillée dont je me sers encore!) et surtout par les « cukraska », les pâtisseries ! Une débauche de gâteaux à la crème dont notre préféré était le « kremes » une sorte de corne d'abondance d'où sortait une crème délicieuse, mi crème pâtissière, mi Chantilly ! Un goût et une consistance retrouvés nulle part ailleurs et pour la modique somme de 50 centimes de francs !

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Une version locale du Mac Do existait aussi, les « Paprika » et nous y prenions souvent nos repas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

On s'amusait aussi beaucoup dans les trams, car la ville moderne est grande, je me souviens d'une traversée magnifique du Danube, si vert, si large, par un pont métallique, doublant les petites Trabant bleu clair, avec la vue sur le Parlement .. un de ces moments magiques où tous les aléas du voyage sont oubliés ..

La visite de l'ile Marguerite, accessible à l'angle d'un pont Art Nouveau,s'imposait ! Un lieu de promenade romantique chère aux habitants, perdu dans la verdure, et débouchant sur une piscine d'eau thermale (Nemzeti), une piscine olympique alimentée par des eaux à 28 degrés ! Je devais être au courant car nous avions apporté nos maillots de bains et alors quel plaisir de nager dans cette eau chaude et bleue où il n'y avait pratiquement personne ! On y bénéficiait aussi de l'ancêtre du jacuzzi, des arrivées d 'eau tourbillonnantes depuis une belle fontaine centrale ! Inoubliable session de natation, prolongée par une cure d'eau thermale (froide celle là) autour des fontaines en accès libre de l'Hotel Thermal de l’île.

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 Le retour se fit par Venise, dans un camping de Mestre infesté de moustiques ! J'ai fait l'erreur de vouloir rejoindre la ville en voiture, mal m'en a pris, les parkings étaient pris d'assaut et hors de prix, et comme c'était un jour de grève des bus, j'ai eu la bonne idée de me garer sur un arrêt de bus, pensant ne pas gêner ..

Après une visite de la ville, assez rapide, via quelques ruelles épargnées de la foule, je retrouve à grand peine l'endroit où je m'étais garée, et là surprise, plus de voiture !!

le cauchemar que cela représenta pour moi m'a fait oublier les premières péripéties : comment ai je su où se trouvait la fourrière ? À qui me suis je adressée ? Arrivée à la fourrière jene sais plus comment, encore sous le choc, je n'avais pas assez d'argent pour payer l'amende, j'ai tenté de démarrer en douce, rien à faire, les carabinieri m'ont rattrapée !

J'étais en larmes, au bord de la crise de nerfs, épuisée par ce voyage malgré tout difficile, mes filles avaient honte de moi  et elles me le reprochent encore ! Voyant ma situation pitoyable,  un sympathique monsieur s'est proposé pour nous raccompagner au camping, béni soit il !

Le lendemain je devais aller à la poste pour retirer de l'argent, je ne savais pas combien avec toutes ces lires, c'était mal écrit sur le bout de papier, j'avais un doute sur la place de la virgule .. ou c'était trop cher, ou pas assez .. comment ai je trouvé cette poste ? Je me souviens avoir pris un bus.

Pendant ce temps, mes filles ont eu l'ordre de démonter la tente et de préparer nos affaires !

Terrifiées par cet accès d'autorité inhabituel, elles le firent très bien ! Deux heures plus tard, je revenais avec notre précieuse 4L – ne me demandez pas comment j'ai pu retrouver le chemin ! - et le plus vite possible, nous décampâmes !

En principe une étape était prévue, car 800 km nous séparaient de Lyon mais je décidai de rouler directement, écoeurée par cet incident ridicule et coûteux (c'était quand même moins cher qu'en France).

Il était midi quand nous avons quitté Venise, des cloques rouge vif commençaient à apparaître sur nos bras, à cause des moustiques, j'ai pris toutes les autoroutes existantes, j'ai failli m'endormir au volant à la hauteur de Chambéry, mais vers minuit nous étions arrivées à bon port ! Je n'ai plus revu Venise qu'en novembre 2009, dans un contexte si différent, tellement plus fascinant ..

 Second voyage ********************************************

 Nous avions passé de tels beaux jours à Budapest que deux ans après, nous avons eu envie d'y retourner, cette fois mieux équipées : j'avais acheté une Lada Samara, toujours enthousiasmée par les produits de l'est, et réservé par courrier un bungalow dans « notre » camping !

Ma fille ainée, élève du conservatoire, y a acheté de nombreuses partitions à des prix imbattables, nous avons découvert la place des Héros, le Bois et le Zoo, et aussi le marché couvert, très pittoresque, et même un joli village historique des environs.

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J'ai été horrifiée en découvrant une boutique Adidas, et aussi un Mac Donald's ! ce n'était pas encore dans ma culture et j'ai bien changé. Celui de Salzbourg ne m'avait pas choquée, loin de là, on s'était régalées, mais ici !!

 Une autre chose nous a intriguées : sur le chemin du retour, nous avons croisé d'innombrables Trabant est allemandes chargées de bagages, voire de matelas, en file indienne

sur l'autoroute principale, c'était comme une sorte d 'exode ..  Quelques mois plus tard, le mur de Berlin s'effondrait. On ne m'enlèvera pas de l'idée que les deux choses sont liées ..

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