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Les voyages d'Ouralie
13 août 2015

Oslo, fin du voyage

C'est par la capitale que nous terminons notre périple, alors qu'à la réservation, celui ci devait se faire en sens inverse, avec lente remontée vers le nord, et le dernier jour, un vol Alta Oslo. On aurait peut être vu le soleil de minuit, mais n'avoir pas eu ce ciel bleu sur les iles Lofoten, allez savoir !

Certains coupeurs de cheveux en quatre ont même calculé que les croisières auraient été plus longues si le plan A avait été retenu.

 Moi, j'ai bien aimé le choc climatique et culturel du  Cap Nord, et le retour en douceur à la civilisation urbaine, via  Bergen, puis Oslo. Et aussi le fait de dormir deux nuits au même endroit, dans un hôtel que nous avions découvert le premier soir.

  C'est le moment où l'on commence à mieux se connaître et que les rapports humains pourraient devenir plus intéressants, au moment de se séparer pour revenir à nos vies civiles.

 Toute la dernière journée a été consacrée à la découverte d'Oslo, et elle n'a commencé qu'à neuf heures du matin, par un tour accompagné, une guide locale, italienne francophone, relayant enfin notre abrupte Dominique plus gestionnaire que guide touristique.

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Un nouveau car conduit par un nouveau chauffeur nous emmène en ville, distante de 15 kilomètres, pour se poser à l'orée du parc Vigeland, ou « parc des statues ». Il y a déjà plusieurs cars d'asiatiques mais ce n'est pas encore la foule, et il fait beau.

Située sur une presqu’île à l'ouest de la ville, ce parc réunit l'héritage du sculpteur  Gustav Vigeland ; l'oeuvre de toute une vie, qu'il a légué, sans jamais rien vendre, à la ville d'Oslo, en remerciement de la bourse d'études et de voyage, et de l'atelier qu'on avait mis à sa disposition : son talent était reconnu,  et les biens matériels ne l'intéressaient pas.

Vigeland, marié trois fois, et ayant à l'instar de Jean jacques Rousseau, manifesté peu d'intérêt pour sa progéniture, a voulu cependant magnifier l'enfance, le couple et la famille, ainsi que le cycle de la vie. Son travail est donc essentiellement humaniste, avec une obsession certaine pour le Temps, insouciant et joyeux au début, mais allant fatalement vers le déclin, la vieillesse et la mort.

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Les statues se présentent comme des allégories, et tous les personnages sont représentés entièrement nus, sans la moindre feuille de vigne. Les muscles, la chair, l'innocence de l'enfance, l'explosion sensuelle de la jeune maturité évoluent, au fur et à mesure du parcours, vers la dégradation et la flétrissure de l'âge mûr.

On pense à Rodin, mais le style est plus libéré. on sait que les scandinaves ont le culte du corps au naturel, et n'ont pas de pudeur particulière à le montrer, sans artifices.

Au début de la promenade sur le pont notamment, on voit des scènes charmantes, en particulier des pères jouant avec leurs enfants, dans des attitudes acrobatiques, on voit des mères douces et alanguies avec leurs bébés, des gamins parfois boudeurs, voire faisant un caprice, ou riant de plaisir.

On arrive par des marches au pieds de la sculpture Monolith, une colonne de 15 mètres de haut où sont représentés, les uns sur les autres, 121 personnages, tous dans des attitudes différentes, exprimant quiétude ou angoisse, audace ou repli.

Le sommet de l'oeuvre se réalise dans la superbe fontaine de la vie : telle une horloge qui compte les heures, elle décline les âges de la vie, à travers des groupes de deux à quatre personnages, hommes, femmes ou enfants. La fontaine est bien sur mise en eau, ce qui produit un effet vivant et spectaculaire.

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Autour de cette fontaine, encore plusieurs scènes ; confidences, pardons, complots de jeunes gens, tendresses entre couples de tous âges.

Ce qui peut réconforter, c'est que la solitude n'a pas de place dans ce cycle de la vie, aucun personnage n'est isolé, mais partage la joie ou la peine, l'amour et la peur de disparaître avec ses congénères.

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Cette promenade finit par être un peu surréaliste, mais reste apaisante.

Moins plaisante la visite du musée des Vikings, dans un espace vaste mais sombre et bondé car on approche de midi,  et tout se trouve à l'intérieur. On y présente des drakkars du 10ème siècles, des bateaux funéraires que l'on enterrait avec le mort, des bijoux.

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Puis le car nous dépose à notre point de rencontre, devant l’Hôtel de Ville de style Art Déco, magnifique et monumental jusque dans les toilettes souterraines, avec ses deux tours de brique rouge, ses fresques grandiloquentes  et sa fontaine en cascade, ornée de cygnes, l'emblème d'Oslo.

Nous voilà en quartier libre pour la seconde fois, de midi à 17 h30 ! Alors que les autres se concertent pour trouver des restaurants, « bien évidemment »  je suis déjà partie vers le port tout proche, dans l'idée de rejoindre l'Opéra d'Oslo, inauguré en 2008, date ô combien parlante pour moi ..

Le reste de la ville ne me tente guère, ce que j'ai pu en voir pendant le tour en car m'a semblé froid et académique. Rien de transcendant, alors que ce superbe opéra de marbre blanc au bord de l'eau m'attire comme un aimant.

J'avais donc décidé de longer les quais du port de plaisance vers la gauche, ce qui finirait bien par me mener aux portes de l'Opéra, en espérant que la route ne serait pas trop longue. La chaleur commençait à se faire sentir, Oslo se situant au sud du pays. Nous venions du grand Nord, et insensiblement étions passé des 4 degrés de NordKapp aux quelques 25 degrés d'Oslo.

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 Mais se balader le long d'un port est toujours agréable, entre un énorme ferry de croisière semblable à un immeuble de 10 étages, des vedettes de promenades et même des barques de pêcheur et leur cargaison de maquereaux. Enfin l'Opéra est en vue, et je traverse une grande esplanade pour y parvenir. Je commence à regretter d'avoir fait l'impasse sur le repas de midi, ou du moins de n'avoir pas pensé à prendre des biscuits. Mais j'ai de l'eau, c'est l'essentiel.

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Au soleil de 14 heures, le marbre blanc dont est tapissée la surface du bâtiment fait presque mal aux yeux. plusieurs cheminements ascendants, rampes et terrasses faisant office de toiture, entourent les impressionnants panneaux de verre du hall central, qui sont sûrement  des panneaux solaires, écologie nordique oblige. Les espaces sont tellement immenses que la foule des visiteurs n'est en rien gênante, dispersée le long de ces rues de marbres qui toutes, sont sans issue, donnant sur la baie d'Oslo droit devant, et sur la gauche sur tout un quartier d'immeubles ultra design, allant du noir au blanc dont l'un est parait il appelé "le taille crayon" - On dirait un rêve futuriste.

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L'accès au grand hall est libre et gratuit. L'intérieur est aussi impressionnant qu'une cathédrale, et distribue les accès aux différentes salles par des escalators et des escaliers. Un grand bar restaurant est installé dans le fond, contre les vitres, on trouve aussi une boutique et des toilettes somptueuses. Pour' rompre les volumes, deux sortes de cloisonnements ont été inventés : des sortes de moucharabieh, murs blancs percés de trous d'où s'échappe une lumière verte, et des fagots géants de bois clair, voulant sans doute rappeler les forêts norvégiennes. Des poteaux de béton blanc inclinés soutiennent les plafonds.

A l'extérieur, je me baladerai longtemps pour faire des photos sur les toits terrasses en pente, n'en revenant pas de ce ciel bleu, de cette lumière du nord que j'aime tant. Depuis un point d'observation élevé, je repère un accès plus direct au centre ville, via la gare ferroviaire. Devant les portes d'accès, il y a une marchande de glaces, de quoi satisfaire à la fois ma soif et ma faim! Il ne reste plus que le parfum fraise, alors j'en demande une boule, au prix approximatif de trois euros, mais franchement, une boule ici, c'est l'équivalent de trois chez nous! Dégustée sur un coin de terrasse à l'ombre, c'est le bonheur complet!

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L'heure du rendez vous approche, j'ai repéré le raccourci qui mène au centre ville, où s'achève la « gay pride » - juste le temps de visiter la jolie cathédrale baroque et de finir mes couronnes dans une boulangerie avec un petit pain à la cannelle, rien d'autre à signaler, sinon le contentement d'avoir accompli ce voyage ébouriffant, et de rentrer chez moi demain ; le vol est à 14 heures, donc  une seconde grasse matinée est offerte !

 

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Commentaires
C
Comment se fait il que ce post m'ait échappé. Que de sculptures ! Te voici donc de retour depuis 1 mois déjà des souvenirs plein la tête . Je te souhaite un bon week end. Chinou
G
Gémonette est Geneviève THIBERT sur Atramenta!
G
J'ai noté :" excellent " Michèle car je me suis vraiment régalée! <br /> <br /> Tes photos sont bien prises<br /> <br /> J'ai fait un beau voyage grâce à toi, merci
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